Compatibilité des matières grasses en cosmétique

Suite aux récentes évolutions du cours du cacao, les filières alimentaire et cosmétique s’intéressent de plus en plus à des sources botaniques alternatives telles que le beurre de mangue ou le beurre de karité. Le beurre de karité est majoritairement solide à température ambiante et présente un polymorphisme de la même manière que le beurre de cacao, cependant on distingue moins de formes cristallines (5 pour le beurre de cacao contre 3 pour le beurre de karité). Lorsqu’il est présent, ce caractère polymorphique de la matière grasse s’accompagne d’une tolérance variable au mélange avec d’autres matières grasses, qu’elles soient liquides, pâteuses ou quasi-solides. Il convient donc de déterminer des domaines de coexistence pour des mélanges de beurre de karité avec les principales matières grasses rencontrées dans les principaux domaines d’application. En effet, ces problématiques d’incompatibilité sont souvent associées à des défauts directement observables sur les produits finis tels que du blanchiment gras, de l’hétérogénéité de cristallisation conduisant à des défauts de texture (granularité, dureté), de l’exsudation d’huile par migration ou encore du rancissement.
Le CRT AGIR a mis à contribution son expertise acquise sur le sujet de la compatibilité des matières grasses avec le beurre de cacao pour étendre ces connaissances au beurre de karité en fonction de son polymorphisme spécifique, ceci afin de maîtriser sa cristallisation en mélanges avec plusieurs matières grasses liquides couramment employées en cosmétique et en agroalimentaire. Des mélanges modèles ont été formulés à partir de beurre de karité, de cires dures ou molles, animales ou végétales (candellila, carnauba, lanoline, jojoba, abeille) et d’huiles végétales (ricin, tournesol) ou minérales (silicone, paraffine). La cristallisation a été qualifiée en fonction de différents paramètres (ratio d’ingrédients, cinétique de refroidissement, tempérage..). La qualité des produits refroidis a permis d’évaluer le risque de défaut des assemblages (blanchiment, dureté, migration/exsudation, tartinabilité..). Une application en matrice réelle a été effectuée afin de confirmer les domaines d’existence en conditions réelles.
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